Mercredi, 11 Juillet 2007 14:09
Aussi appelé « arpitan » (langue des Alpes; « arpa » = les Alpes) ou « burgondien » (langue des Burgondes)
L’appellation « patois » n’est pas très précise car on peut confondre cette langues avec les « patois » du nord de la France qui font partie du groupe « oïlique » (de la langue d’ « oïl ») comme le français.
Article tiré du site suivant: http://alain.cerri.free.fr/index7.html#Le francoprovençal par la linguiste Henriette Walter
B. Le francoprovençal
Selon la linguiste Henriette Walter, si le francoprovençal – parlé en France, mais aussi en Italie et en Suisse – a aujourd’hui du mal à survivre, c’est qu’aucun de ses dialectes n’a pris de véritable importance, alors qu’ils avaient été parlés dans de grandes capitales régionales comme Lyon ou Genève. Mais, dès le XIVe siècle, aussi bien Lyon que Genève avaient favorisé la pénétration, puis la diffusion du français. C’est donc sans doute en raison de sa grande fragmentation en de multiples dialectes que le francoprovençal a subi une régression qui se poursuit et s’accélère irrémédiablement depuis un siècle.
Parmi les parlers romans, entre la zone des dialectes d’oc et celle des dialectes d’oïl,
le francoprovençal s’étend sur trois pays européens :
– en France, dans le Lyonnais, la Savoie, le nord du Dauphiné et une partie du Forez et de la Franche-Comté ;
– en Suisse romande, c’est-à -dire dans les cantons de Neuchâtel, de Vaud, de Genève, de Fribourg et du Valais ;
– en Italie, dans le Val d’Aoste.
La spécificité de ce domaine n’a été reconnue que depuis un siècle et la graphie francoprovençal, en un seul mot, sans trait d’union, est un moyen pour les spécialistes de montrer l’unité d’un domaine qui n’est pas un mélange de français et de provençal et qui, selon le linguiste André Martinet, serait de façon plus adéquate nommé rhodanien.
Le nombre des patoisants s’amenuise de jour en jour, mais les patois ne sont pas morts. Ainsi, en 1975, il y avait encore à Saint-Thurin, petite commune de trois cents habitants dans le département de la Loire, 96 pour cent des habitants qui comprenaient le francoprovençal et 73 pour cent qui le parlaient. En outre, selon l’Ethnologue Database, le francoprovençal est encore parlé par plus de soixante-dix mille locuteurs sur le versant italien des Alpes.
Il n’est pas facile de caractériser le francoprovençal dans son ensemble, car il s’est diversifié en une multitude de variétés. On peut dire qu’il a, sur bien des points, évolué dans le même sens que les dialectes d’oïl, mais avec des résultats assez différents. C’est ainsi qu’on ne trouve, en Savoie, pour le groupe CA- du latin, ni le ca- du provençal ni le cha- du français, mais une consonne th- (comme dans l’anglais thin). Ainsi CARBONE(M) a évolué en tharbon « charbon », CANTARE en thantò « chanter », CAPRAM en thèvra « chèvre ».
Par rapport aux autres parlers gallo-romans, on peut caractériser sommairement le francoprovençal en disant que c’est une langue d’oc influencée très tôt par les parlers du Nord : oc « oui » y est devenu wa […], mais dans des conditions particulières […]
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Comme le provençal, le francoprovençal conserve les voyelles inaccentuées finales que le français a perdues […], mais les voyelles conservées ne sont pas identiques […]